Un peu de répit dans ce monde de brut.

Pour une fois, le fait de travailler le samedi va être une chose positive : je peux m'offrir un petit week-end de milieu de semaine à Lille :d
Je suis donc arrivé ce matin à la gare Lille Europe après un trajet sans péripétie mais un peu étrange en ce qui concerne les horaires.
A l'origine je comptais rentrer l'après-midi du mardi et arriver dans la capitale des Flandres ( ça fait bien rire les Flamands ...) hier soir vers 20 H 00. C'était sans compter un événement hors du commun qui se déroulait dans la salle des spectacles de cette bonne vieille ville de Neufchâteau. La représentation de la chorale devait avoir lieu à 20 h 30 et elle ne pouvait se passer de moi. Heu, ben oui, il fallait quelqu'un en plus pour surveiller les enfants ....
N'écoutant donc que mon honneur, je pris la décision de rester. Et bien m'en a pris car, par je ne sais quel miracle, je me suis retrouvé dans le parterre des musiciens affublé d'une guitare. Les mains moites, l'oeil hagard ( du nord, jeu de mots important pour la suite ) et les cheveux ébourrifés, je prenais donc place pour la répétition générale de l'après-midi.Filage, mise en place des chorégraphies, tout cela augmentait l'agitation de nos jeunes choristes, et par là-même mon inquiètude : commment avais-je pu échouer ici ? Des images confuses de courses dans les couloirs entre le troisième étage et le deuxième étage ( où je rangeais mon poste à cassettes / cd ), et entre le deuxième et le premier, des souvenirs de canards innombrables et variés, de ventres qui gargouillent me firent l'effet d'un choc réminiscent. Je faisais tout simplement partie de la chorale du collège.
Les spectateurs affluaient en nombre quand je repris mes esprits. " Mon dieu,pensai-je,il va falloir jouer devant tout ce monde !!! " Plus le temps de penser ... Je filai en coulisses pour rassurer les dernières angoisses de nos chanteurs... Le premier chant fut annoncé. Je regagnai ma place, jetai un coup d'oeil complice à mon comparse musicien, et priai pour que St Gésier ( le st Patron des anatidés ) me protège de tout couac.
L'heure et demie de concert passa en un éclair. Après de multiples rappels ( deux), il était temps de rentrer se préparer au plus tard de la soirée : prendre le train à 2 H 45.
Le train est arrivé. Dans le train, je suis monté. Du train, je suis descendu.... pour en reprendre un autre ( ça n'en finit jamais ). Et finalement, le son familier d'un bon chti qui d'mindot à sin voisin s'il avot du fu me rassura sur le lieu dans lequel je me retrouvais. Courage, encore quelques centaines de mètres et un bon lit m'accueillerait.
8 h 42 mes yeux se refermèrent sur l'obscurité qui habitait la chambre.
13 h 04 mes oreilles m'avertirent qu'il était temps de me lever.